En toute matière, le mode mineur me semble le plus juste et, sans doute, concernant l’art et l’écriture mêmement, le plus subtil. Du rutilant bolide lancé à pleine puissance, nous ne connaîtrons que le vrombissement assourdissant, la violente percée de son passage, et derrière lui le monde humilié, suffocant dans la fumée de ses pots d’échappement.
(Le torrent dévalait si
vite que je n’eus pas le temps d’y boire.)
Mais puis-je évoquer le
souvenir de ce beau visage sans lui imposer cette traversée du temps qui ne
saura me le restituer aujourd’hui sans altérations ni outrages ?