mercredi 12 février 2025

5791

D’une main, épand le grain et, de l’autre, la cendre, mais, avec le même moignon, ensemence et compisse.

 

Le zèbre arrive ex æquo.

 

L’agression, l’impuissance, la honte, la contagion, le fiasco, la frustration, l’humiliation font donc aussi partie de la vie sexuelle qui semble décidément vouloir régner seule sur la Terre.

mardi 11 février 2025

5790

Pour naître d’une balle de ping-pong, il ne sert à rien de donner des petits coups de bec à l’intérieur, non, il faut marcher dessus.

 

La planète est en danger et, si l’on ne fait rien, on pourrait même assister au cours des prochaines décennies à ma disparition.

 

L’arc-en-ciel est un pont parfaitement praticable entre les couleurs.

lundi 10 février 2025

5789

quatre lettres sciées

osier en fleur

E.R.I.C.

 

Je fais sécher mes fleurs du mal entre les pages du volume, je sample mes chants de Maldoror, je sangle la nuit à mon lit pour éviter qu’elle ne remue, je renonce à presque toutes les choses de mon parti-pris, je noie la fureur dans le mystère, à moins de trois mois de mon séjour au Japon.

 

quel malaise

vite j’estompe mes estampes

dijonnaises

 

[Rendez-vous ce soir à 20 à la Maison de la poésie pour le Marathon autofictif de Christophe Brault.]

dimanche 9 février 2025

5788

Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs… J’ai parfois le sentiment en effet qu’ils peuvent souffrir encore de ce brutal arrachement à la vie, leur souffle coupé d’un coup, le choc violent du corps qui s’affaisse. Hormis les suicidés, pourtant, heureux dans leur refuge, dans leur campagne, tranquilles dans la cabane bâtie de leurs propres mains à l’écart des tumultes et des tourments.

 

Tout ce que j’ai à dire tient dans le comment dire.

 

C’est parce que l’homme l’attrape par les ouïes qu’il croit la carpe muette.

samedi 8 février 2025

5787

quel

laïus 

ce

haïku

 

Je pèse mes mots, je coupe court, je brise net, j’avale ma langue, à moins de trois mois de mon séjour au Japon.

 

à tant rire

j’en pleure

puis j’en meurs

vendredi 7 février 2025

5786

J’écris au café, dans le brouhaha des conversations, raison pour laquelle sans doute j’ai un peu de mal à me faire entendre.

 

Nos dents de végétariens carnivores trouvent encore un os dans la pomme – le trognon, qui sera lancé au chien.

 

L’évolution tarde tout de même à changer la queue des vaches en tapette à mouches, vous ne trouvez pas ?

jeudi 6 février 2025

5785

kimono

mais futon

ou tatami

 

À moins de trois mois de mon séjour au Japon, je concentre mes Méditations, je lyophilise mes Lamentations, je n’écris mes Contemplations que d’un œil et mes Illuminations de l’autre.

 

une brique

un karatéka

trois haïkus