vendredi 31 janvier 2025

5779

Nous savons que le rêve n’est bien souvent qu’une combinaison aléatoire de situations vécues. Dans la somnolence du grand âge se réorganisent peut-être les événements de toute une vie et possiblement alors dans le bon ordre cette fois. Tout coule, tout roule, tout s’explique enfin. De là ce ravissement bouche bée du moribond dans son rocking-chair.

 

Magie du cinéma : quand le noir se fait dans la salle, je disparais.

 

Puis le lac Léman devint une menace pour la France et la Suisse. Il allait se lever comme une vague, s’abattre sur les terres et les engloutir. Les temps avaient bien changé.

jeudi 30 janvier 2025

5778

Des fouilles préventives réalisées avant travaux sur le site de l’école maternelle du quartier ont révélé les squelettes de treize individus inhumés plus de 200 ans avant notre ère, en position assise, à l’endroit exact où serait bâti un peu plus tard le préfabriqué sous lequel mes filles, il y a une dizaine d’années, en position assise elles aussi, écoutèrent les premières histoires à dormir debout de leurs ancêtres les Gaulois.

 

Ton acte le plus volontaire, le plus résolu, amorce une chaîne de conséquences au bout de laquelle tu danses comme un pantin démantibulé.

 

Puis, le soir venu, le bar où j’ai mes hébétudes.

mercredi 29 janvier 2025

5777

Il nous restait l’espoir de conquérir une autre planète où recommencer l’aventure humaine sur de nouvelles bases, plus saines. Mais maintenant que nous savons qu’Elon Musk sera le premier sur place, la perspective semble moins riante. Et même : plutôt crever la gueule ouverte sur notre vieille Terre irradiée !

 

Grosse déconvenue. La boîte contenait deux autres boîtes : une paire de chaussures.

 

Mais il faut croire aux veilles qui chantent des lendemains de cuite.

mardi 28 janvier 2025

5776

Le chat au regard de sphinx, à la présence furtive et silencieuse, aux échappées nocturnes, aux disparitions éclair, il me semble pourtant que nous avons percé son mystère : croquettes, litière, gouttière.

 

Je ne comprendrai jamais comment une culotte peut désirer un slip.

 

Notre être partout dans l’espace cherche de quoi se sustenter. Souvent, il opte pour une pomme de terre, laquelle se trouve en nombre dans la terre ou sur les étals, ne coûte rien et se mange à toutes les sauces. Nous sommes tous – quoique chacun à sa façon – des doryphores.

lundi 27 janvier 2025

5775

Au milieu du quartier de haute sécurité, entre celles des détenus les plus dangereux, une cellule a été transformée en panic room, inviolable, pourvue de tout le confort, où de riches amateurs, moyennant un gros chèque, peuvent s’offrir un séjour d’une durée de leur choix pour jouir à fond de cette volupté sans égale – la sécurité.

 

Pauvre petit qui s’est brûlé la langue : – Mais tant que je laisse refroidir ma soupe, je ne grandis pas !

 

Notre être plane dans l’espace au-dessus du monde. Il surplombe les foules pour repérer sa proie, ignorant quelle belle cible il constitue pour celui en leur sein qui le vise. Nous sommes tous – quoique chacun à sa façon – des éperviers.

  

[Prochaine étape du Marathon autofictif de Christophe Brault, lundi 10 février à 20 h à la Maison de la poésie. Réservation recommandée. Et Christophe joue en ce moment au Lucernaire Pour un oui ou pour un non. À ne pas rater non plus.]

 

dimanche 26 janvier 2025

5774

Non seulement l’individu est assis à ma table habituelle quand j’arrive, mais en plus il surfe sur son portable au lieu d’abattre ma besogne !

 

Oh, ce serait une pandémie mondiale… d’extinction de voix ! … et il n’y aurait pas de remède ! … et il n’y aurait pas de vaccin !

 

Notre être confisque un morceau d’espace qui sera, pour lui, un refuge et, pour autrui, un piège. Il l’aménage avec soin, avec goût, non sans coquetterie. Ce sera un refuge confortable et un piège attirant. Car nous sommes tous – quoique chacun à sa façon – des araignées.

samedi 25 janvier 2025

5773

À l’instar de l’athlète, le poète de haut niveau doit s’astreindre à un très strict régime alimentaire afin de renforcer ses dispositions naturelles : gorille aux morilles, brèmes à la crème, belons au melon, marmotte en marmite, ragout d’agouti, nouilles et pâtes aux pattes de grenouille, kiwi au kiwi, orignal à l’orientale, grattons de raton-laveur vapeur…

 

Dès aujourd’hui, trois mois avant mon séjour prévu au Japon, j’entame mentalement l’ascension du Mont Fuji. Ainsi, quand j’arriverai, je serai déjà presque au sommet.

 

Notre être encombre l’espace de sa massive et irréfutable actualité. Il balaye tout sur son passage et sa corne lui ouvre des perspectives d’avenir parfaitement dégagées. Nous sommes tous – quoique chacun à sa façon – des rhinocéros.

vendredi 24 janvier 2025

5772

« En trois ans de collaboration au Monde des Livres, je n’ai écrit que trois critiques négatives (…). Quand Eric Chevillard avait descendu Modiano une semaine avant son Nobel, personne n’avait bronché. J’ai eu droit de mon côté à des attaques très violentes (…). Une femme n’a pas le droit de critiquer trop vivement publiquement », déclare Camille Laurens dans L’Express. En revanche, une femme semble avoir le droit d’émettre publiquement des contrevérités flagrantes. Dois-je rappeler que ladite chronique, pas bien méchante au demeurant, m’avait valu d’être qualifié de connard sur Twitter par Pierre Bergé, actionnaire du journal, soutenu par une meute de personnages tout aussi peu influents, au nombre desquels ce brave Pierre Lescure, tant il est vrai qu'entre gens qui portent de la marque, on peut se serrer les coudes sans crainte d’élimer son veston ?

 

La digression fait tache d’encre.

 

Notre être faufile dans l’espace sa fuyante incarnation. Il se glisse entre les herbes, entre les corps, et déjà son souvenir se dérobe. Nous sommes tous – quoique chacun à sa façon – des serpents.

jeudi 23 janvier 2025

5771

Mon exécuteur testamentaire devra être un homme dévoué. Il aura la charge de publier trois de mes notes inédites chaque nuit à 0h02 sur ce blog. Il devrait disposer d’une quinzaine d’années de stock.

 

Tant de féminicides conjugaux et si peu de veufs, allez comprendre.

 

Notre être transporte dans l’espace sa singulière présence. Il fend l’air dans cet équipage monoplace, avec tout son bagage de bizarreries. Nous sommes tous – quoique chacun à sa façon – des girafes.

mercredi 22 janvier 2025

5770

J’aurais aimé fantasmer moi aussi sur les infirmières ou les hôtesses de l’air. Mais non, il a fallu que mon fantasme se fixe sur les coordinatrices d’intimité… Et je ne vous cache pas que mon imagination conçoit dès lors des scénarios érotiques assez fastidieux qui ruinent le plus souvent ma performance masturbatoire, hélas, si bien que je ne sais plus où me mettre.

 

Or nous savons que rien ne dure. Il faudra donc que le téléphone portable soit remplacé par une invention plus performante. Et ça ne vous fait pas peur ?

 

Ôte cette sarbacane de ta bouche quand tu me parles, s’il te plaît.

mardi 21 janvier 2025

5769

Il semblerait, comme au temps des Lumières, que la France puisse encore donner quelques leçons de démocratie aux États-Unis. Ils élisent Trump, tandis que nous enterrons Le Pen.

 

Le temps passe si vite que, si l’on ne s’ennuyait pas autant, la vie serait tout de suite finie.

 

J’ai aujourd’hui l’espérance de vie d’un chiot. Appelez-moi Twist. Je suis tout fou. Ma truffe est si fraîche. Il faut me voir rouler sur les coussins du canapé ! Dans quinze ans, je serai mort (ou, pour le moins, paralysé du train arrière).

 

lundi 20 janvier 2025

5768

La FNAC de Dijon s’apprête à déménager et disposera alors d’une « surface légèrement plus petite », lit-on dans la presse locale, la direction ayant annoncé « une adaptation du concept FNAC aux nouvelles tendances du marché ». Et voilà, encore un commerce qui ne va plus vendre que de la poésie…

 

Je découvre le rhodoïd et comprends enfin du même coup comment les vaches font des bouses aussi rondes.

 

Sous le pont Mirabeau, freine la Seine et s’attarde comme une reine dans ce lit à baldaquin.

 

dimanche 19 janvier 2025

5767

Il a beaucoup travaillé et retravaillé son manuscrit, nerveusement raturé des passages, écrit entre les lignes, en diagonale dans les marges, tracé des flèches, des accolades, c’est maintenant un très beau manuscrit, vraiment. Mais bon, le texte est toujours aussi mauvais.

 

Méfions-nous. Non seulement le feu n’a plus peur de l’homme. Mais il y a pris goût.

 

C’est peut-être la Coupe du monde de basket, mais moi, je ne suis pas fou et je sais bien que les joueurs ne sont pas des géants – mais des moulins.

 

samedi 18 janvier 2025

5766

Sa carrière de comédien tardait à décoller. On ne faisait jamais appel à lui que pour jouer les silhouettes, les utilités. Cette fois encore, lui revenait le rôle ingrat du cadavre découvert dans la forêt dès la première minute du film. Il décida pourtant de saisir sa chance et de frapper un grand coup.

 

Il n’est pas facile de faire le mort. Un cillement de paupière, un frémissement de narine suffisent à ruiner le plan. Les prises s’enchaînent, le film prend du retard.

 

Aussi, juste avant sa scène, il avala une pilule létale et tomba raide mort. On allait apprécier enfin son professionnalisme et son jeu criant de vérité. Il était à l’aube d’une carrière fantastique ! On allait se l’arracher !

vendredi 17 janvier 2025

5765

FERMETURE EXCEPTIONNELLE. Tu trouves cet avis placardé sur la porte du café où tu as tes habitudes. Comme on dispose de toi ! Comme on te cloue le bec ! Je rejoins ce matin la cohorte lamentable des écrivains bâillonnés.

 

pousse hier

à deux mains

sous le tapis

 

Son menton glabre était postiche et cachait la barbe d’un dangereux djihadiste pratiquant la taqiya.

jeudi 16 janvier 2025

5764

Ah ! le Limousin ! Toute mon enfance ! La Briance aux mille reflets, le petit pont de pierres de Solignac, les vertes prairies semées de blancs moutons, les cèpes charnus dans les forêts ombreuses, les étangs poissonneux… C’est si loin… Et quelle émotion donc quand je reçois aujourd’hui les appels à cotisation puis les mises en demeure et les menaces de saisie de l’URSSAF Limousin qui administre désormais la Sécurité Sociale des auteurs ! J’ai grand peine à contenir mes pleurs.

 

Elle a cru qu’il lui faisait de l’œil. L’embarcation s’est fracassée sur le phare.

 

Je passe le mât au savon noir. Ma phrase devra atteindre le sommet pour connaître son sujet. C’était devenu trop facile.

 

mercredi 15 janvier 2025

5763

Je n’y ai jamais cru. J’ai mis toute ma ferveur, tout mon enthousiasme, toute ma force de conviction dans mes stratégies d’imitation, de simulation et d’intégration.

 

Il nous faudra encore beaucoup d’encre pour démentir toutes les promesses du lait.

 

J’étends devant elle un tapis de braises et de tessons. Et ma phrase s’avancera pieds nus. C’était devenu trop facile.

 

mardi 14 janvier 2025

5762

Voilà une question que l’on ne se pose jamais et qui me paraît pourtant cruciale. Vaut-il mieux saisir l’éléphant par la trompe ou par la queue pour le faire tourner au-dessus de sa tête ?

 

J’ai parfaitement réussi mon marbré. Mais complètement raté la Pietà que j’ai voulu sculpter dedans.

 

C’était devenu trop facile. Désormais, je dispose sur la page des chicanes l’obligeant à des virages serrés et alors seulement je lance ma phrase.

lundi 13 janvier 2025

5761

On s’offusque beaucoup aujourd’hui du baiser que le prince donne à la Belle au bois dormant sans avoir pu recueillir son consentement. Mais tous ces crapauds embrassés par des princesses ont-ils demandé quelque chose ?

 

Carpe diem, c’est ma devise. Je profite à fond du moment présent pour pleurer de nostalgie et appréhender l’avenir.

 

Ce déménagement à Gaza n’était pas une bonne idée, soupira Anne Frank.

dimanche 12 janvier 2025

5760

Personnellement, je n’aime pas beaucoup les boutons sur la pointe des cols de chemise. Je livre cette confidence parce que je n’ignore pas que, plus on en sait sur les écrivains qu’on aime, plus on est content.

 

Il suffirait d’appuyer sur un bouton pour se changer en fille. Mais nous avons déjà eu tant de mal à repérer le clitoris…

 

(Ni ne suis fou de la cannelle et de la fleur d’oranger dans les gâteaux. Le portrait se précise. Je crois même que je viens de lâcher mon dernier secret.)

samedi 11 janvier 2025

5759

C’est ainsi qu’a presque disparu la figure si joviale du guichetier. Comme je regrette ces échanges chaleureux de part et d’autre de sa vitre, ces confidences susurrées à travers l’hygiaphone, ces longs face-à-face auxquels nous nous arrachions si douloureusement au bout de deux heures pour nous en retourner chercher un document manquant ! On aura beau dire, jamais l’automatisation ou les services en ligne ne remplaceront le contact humain.

 

Il suffirait pourtant d’écrire alcol avec un seul o pour cesser de voir double par sa faute.

 

Je lui ai dit à toute en la quittant, elle m’a répondu à plus et j’ai compris que j’allais devoir ramer.

vendredi 10 janvier 2025

5758

J’ourdis un plan machiavélique afin de le détruire psychologiquement. Sur le seuil de sa maison, devant ses bureaux et partout sur son chemin, chaque jour, je disposai des pages blanches. L’angoisse allait le terrasser et il cesserait de nuire. Mais rien n’y fit. Ce Vincent Bolloré était décidément un dur à cuire.

 

Puis les chiens cessèrent d’agiter la queue et il n’y eut plus en ce monde désolé aucune manifestation de joie.

 

Il se murmure que les chefs militaires de l’armée ennemie s’apprêteraient à doter tous leurs hommes d’une bonne dose d’humour. Les prochains combats s’annoncent difficiles. D’autant plus que nous attendons toujours, de notre côté, les renforts de poésie promis.

 

[Parution aujourd’hui à l’Arbre vengeur de L’Autofictif travaille son dribble en forêt, dix-septième volume de ce journal. J’en profite pour remercier les souscripteurs, une centaine cette année. À de rares exceptions, essentiellement suisses ou belges, la critique littéraire des journaux ne s’étant jamais intéressée à cette aventure, l’éditeur a pratiquement cessé tout service de presse. Nous comptons donc une fois encore sur le bec des lecteurs et les ongles des libraires pour défendre ce livre…]

jeudi 9 janvier 2025

5757

Sa mère, plongée dans la lecture de Scum manifesto, le reçut plutôt froidement, si bien que Jean-René renonça à lui proposer un Scrabble, regagna la porte à reculons et rentra chez lui. Assise sur le canapé du salon, sa femme lisait avec un sourire bizarre L’Arnaque des nouveaux pères. Soucieux de ne pas la déranger, Jean-René monta à l’étage embrasser sa fille, laquelle, allongée sur son lit, leva à peine la tête de Crève, daron !, son nouveau manga.

 

– Tu ne tombes pas très bien, lui raccrocha au nez sa sœur, impatiente de finir Moi les hommes, je les déteste, un essai stimulant qui la tenait en haleine.

 

Bon, puisque décidément tout le monde lisait autour de lui, Jean-René se résolut à faire de même et attrapa un livre dans sa bibliothèque, au hasard, tiens, Le Triomphe de l’amour.

mercredi 8 janvier 2025

5756

Je la repère tout de suite en arrivant. Je ne vois qu’elle. Elle est magnifique, elle est sublime, cette femme inconnue assise dans l’angle du café où j’ai mes habitudes, les cheveux blond cendré, le regard clair, et mon cœur s’emballe soudain, le miracle se produit, elle se lève, c’est inespéré, puis enfile son manteau et s’en va, libérant opportunément ma table habituelle.

 

Mais quel autre oiseau aurait éclot à l’autre bout de l’œuf ?

 

Et si on échangeait un peu pour le prochain pique-nique ? C’est le cerisier qui apportera l’apéro et l’olivier qui nous fera un dessert.

mardi 7 janvier 2025

5755

Que l’on me permette de revenir un instant sur cette opération lingot d’or des pâtisseries qui aura pu paraître mercantile et paradoxale en ce jour de fête chrétienne. Je rappellerai pourtant que le Nouveau Testament précise bien que les Rois mages ont offert en cadeaux de naissance au fils de Dieu, le Petit Jésus, de l’encens, de la myrrhe et de l’or. De l’or, oui – et non de la frangipane.

 

Ce retour à la lettre du Livre est plutôt à mettre au crédit de nos pieux pâtissiers, me semble-t-il, à une époque où foisonnent les interprétations fantaisistes des textes saints.

 

Nous redouterons seulement peut-être que les religieuses et les saint-honoré ne pâtissent de cette stricte observance et que la crème n’en soit désormais bannie, ou remplacée par de la myrrhe.

lundi 6 janvier 2025

5754

Pour l’Épiphanie, quarante pâtisseries ont imaginé de glisser dans une de leurs galettes, en guise de fève, un petit lingot d’or d’une valeur de 445 euros, très plaisante opération de marketing, donc, hormis pour les heureux gagnants qui devront débourser un minimum de 3500 euros de soins dentaires non pris en charge par les mutuelles.

 

Mais que se passera-t-il si ce chemin de montagne marche sur son lacet ?

 

Le suicide a perdu beaucoup de son attrait pour moi le jour où j’ai appris que les cheveux continuaient de pousser après la mort et que ça n’en serait donc pas fini malgré tout de la corvée du coiffeur, laquelle constitue justement l’une des causes principales de mon tædium vitæ.

dimanche 5 janvier 2025

5753

Ton deuxième pet couvre l’odeur du premier, certes, ça n’en reste pas moins une stratégie étrange.

 

Ces deux dames à la table voisine de la mienne passent en revue toutes les personnes de leur connaissance, me confortant dans le sentiment que la plupart des existences sont bien banales et ennuyeuses. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à le penser puisque Dédé, le soir de Noël, se racontent-elles maintenant, s’est jeté par la fenêtre de son cinquième étage.

 

J’aimerais livrer dans ces pages mes observations sur les éléphants, les girafes, les gorilles. Mais seul l’homme se présente devant mon affût – infatigable m’as-tu-vu.

samedi 4 janvier 2025

5752

Je suis déjà invendu en douze langues. Le phénomène inquiète, qui présente toutes les caractéristiques d’une pandémie mondiale. Le Japon serait aujourd’hui menacé. On ne saurait trop recommander aux Tokyoïtes de rester vigilants.

 

La goutte d’eau fait déborder le vase dont le trop-plein s’écoule dans le fleuve impassible.

 

Mieux nourrie qu’aucune autre, comment se peut-il que la flamme de bois du peuplier n’embrase pas tout le paysage ?

 

vendredi 3 janvier 2025

5751

Ne te gêne surtout pas, j’ai trouvé la bonne échelle où ton crachat est un lac aux eaux étales que je fends d’un crawl puissant.

 

Comment toute cette poussière a-t-elle bien pu faire pour monter au grenier ? Faudra-t-il croire plutôt qu’elle descend du ciel ? Nous ne sommes donc pas seuls dans l’Univers… Il existe une autre planète où l’on bat les ânes et les tapis !

 

Communication du festival Le Livre à Metz sur ses réseaux : Eric Chevillard a annulé sa venue et ne pourra donc pas participer à la table ronde « Disparaître du monde » (sic).

jeudi 2 janvier 2025

5750

Elle engueule le garçon comme un chien parce que son thé a trop tardé. Puis reprend son monologue pour ses deux amies. Je la vois qui grimace en agitant ses mains osseuses au-dessus des tasses. Elle vitupère et râle, émet parfois un rire bref et aigre. Je n’entends pas ce qu’elle dit, ah si, pourtant : ma mère et ma fille sont comme moi !

 

Les années passent. Je n’aurai jamais le temps de tout réécrire.

 

Conséquence de sa sévère presbytie, il n’est jamais tout à fait sûr d’être bien là où il se trouve. Il doit se croire sur parole. Et comme il est aussi un fieffé menteur…

mercredi 1 janvier 2025

5749

Si j’avais le loisir de recommencer ma vie, j’oserais cette fois déclarer ma flamme à Frédégonde, je serais plus entreprenant avec Ysabelot et je saurais moucher ce misérable Clitandre. Mais à quoi bon ressasser mes échecs, c’est si loin tout ça.

 

La noix de Saint-Jacques est le fruit à coque percée du noyé.

 

Ni implants dentaires ou capillaires, ni prothèses, ni lunettes. Je me débrouille avec le matériel fourni au départ. À la fin, on changera tout d’un coup. On changera de bonhomme.