Ce même couple de vieillards cacochymes souvent occupe la table qui a ma préférence dans le café où j’ai mes habitudes. Non moins souvent, pourtant, il libère celle-ci cinq minutes après mon arrivée. Je la guigne depuis mon coin, prêt à bondir.
Mais le temps
nécessaire à un vieillard cacochyme pour rassembler ses affaires, se lever,
enfiler son manteau, redoublé par celui qu’il faut aussi à une vieillarde
cacochyme pour en faire autant prolongent interminablement cette attente
stérile. Et j’en viens à souhaiter la disparition de l’un au moins de ces
cacochymes.
Je ne sais pas, il
pourrait entreprendre un tour du monde à la voile ou refaire sa vie aux
antipodes avec un nouvel amour. Par exemple.