Attrapant dans ma bibliothèque L’Incident, de Christian Gailly, je fais pour la première fois une expérience amère des jouissances supposées de la postérité, ayant le sentiment non seulement de ne pas ramener parmi les vivants cet écrivain disparu en 2013 et que j’ai un peu connu, mais de fouiller dans ses affaires alors qu’il n’en peut mais, de profiter indûment de son bien en son absence, l’enfonçant davantage encore dans l’impuissance de la mort.
Au café.
– Quand on aime les chiens, on aime les
chiens, dit-il. Mais son interlocuteur hoche la tête dubitativement. Pas
convaincu.
Sur toute la surface étalée – il faut donc
qu’il y ait eu d’abord quelque part une motte –, la mélancolie.