De retour de vacances, à l’heure de l’embauche, j’enfourche le vieux cheval de l’habitude qui, la bride sur le cou, me conduit au café où je travaille depuis plusieurs années en qualité d’écrivain.
Je pousse la porte, laquelle pour la première
fois me résiste. Un peu rouillée sans doute du fait de mon absence, me dis-je,
elle aura moins tourné sur ses gonds ces dernières semaines. Cette réticence
exprimerait-elle une manière de reproche ?
J’insiste.
Je force.
Elle reste close.
Le café où j’avais mes habitudes ouvre
désormais deux heures plus tard, pour le déjeuner ! Mes ennemis ne
reculent devant rien. Certains ont le bras long. Voyez la censure en marche.
Déjà on démantèle mon outil de production. On veut me réduire au silence. Et
avec un coup aussi bas, il se pourrait qu’on y arrive.