On va chez toi ou chez moi ? me demanda-t-elle. Mais c’était ma copine Annie, nous avions 12 ans, et c’était pour préparer notre exposé de sciences naturelles sur l’appareil reproducteur des arachnides.
Tandis que nous nous
décomposons horriblement dans la terre ou brûlons dans les flammes du crématorium,
le lapin mijote à feu doux avec des cuisses de clémentines et des citrons
confits au creux d’une cocotte rouge en fonte émaillée. C’est tout ce que je
peux dire en faveur de notre alimentation carnée.
La mèche se consume, la
flamme progresse sur le fil d’encre que je déroule imprudemment derrière moi
depuis tant d’années.