Sur
l’île d’Yeu, 60% des 6000 habitations sont des résidences secondaires. Le prix
moyen d’une maison avoisine les 430 000 euros. Les rares terrains encore
constructibles sont inaccessibles pour les Islais et les coûts de construction
prohibitifs. Le montant des loyers donnerait jouissance d’un château à
Versailles et il est d’ailleurs devenu impossible de louer un logement à
l’année puisque la location saisonnière se révèle beaucoup plus rentable pour
les propriétaires.
Il en
résulte que la population se trouve précarisée sur son propre sol, que les habitants
manquent de toits, qu’ils peuvent seulement espérer, s’ils sont patients, 3m2
dans le cimetière de Port Joinville où ils seront encore moins bien lotis que
le plus gros propriétaire foncier de ces lieux, un autre résident secondaire, le
maréchal Pétain.
L’exode
menace, et si nulle mesure politique ne remédie rapidement à cette injustice,
l’île ne sera bientôt plus peuplée, deux mois sur douze, que de retraités
millionnaires chassés de la Côte d’Azur par les canicules, qui auront fait main
basse sur toutes les maisons blanches aux volets bleus, toutes les roses
trémières et tous les cupressus.
[soutien
aux Enfants de
tempête]