Logé par le castor, nourri par le martin-pêcheur, blanchi par le raton-laveur, tu comprends mieux maintenant pourquoi je me suis installé au bord de la rivière ?
Deux chaises se font
face de part et d’autre de la table. Mais l’une voudrait déjeuner et, l’autre,
jouer aux échecs.
SUZIE (un
tremblement dans la voix) – Papa, il ne me reste plus que 30 minutes…
MOI (affolé plus
encore) – 30 minutes ! Mais c’est affreux ! Mais quelle
horreur ! Qui t’a annoncé cela, ma chérie, de quoi souffres-tu, quel est
le mal qui va t’emporter si vite et t’arracher si brutalement à mon amour ?
SUZIE – Arrête, papa, tu
m’énerves, tu sais très bien que je ne parle pas de mon espérance de vie, mais
de mon temps d’écran pour aujourd’hui !