Qu’avons-nous mangé, bu ou respiré ? Quel nuage toxique est passé sur nos fronts ? Aurions-nous été frappés par un rayon extraterrestre ou cosmique délétère ?
Tous mes camarades
d’études et moi-même, touchés par ce débilitant syndrome, brutalement propulsés
dans le temps, avons vieilli d’un coup de quarante années ! Je ne sais si l’on
peut se représenter l’horreur de notre condition, l’effroi de cette
métamorphose si soudaine.
Quand nous nous
croisons, nous ne savons qu’échanger des regards médusés, des paroles brèves,
nous nous effleurons avec gêne, puis nous nous séparons, vieillis encore et
plus déprimés. Je crois que ces rencontres ne nous valent rien.