Un certain rapport du soleil avec le sable déposé par nos chaussures de plage sur le carrelage à motifs géométriques de la maison de Brétignolles semble s’être modifié depuis mon enfance. Mais je me trompe peut-être.
Quelque chose de l’usure du skaï brun caramel
des banquettes de la micheline rouge et crème qui desservait les communes des
Mauges s’est perdu aussi, je crois, ou bien tout est pareil et ce sont mes
souvenirs qui s’usent.
Et le vendredi soir, sur la ligne
Nantes-Angers, les sacs de linge sale des bidasses en permission constituaient
une compagnie peu discrète quoique silencieuse. Les filets à bagages étaient
faits de fils blancs tressés qui s’effilochaient en aigrettes comme les
pissenlits, ce qui pourrait être oublié certainement sans léser beaucoup la
mémoire du monde. Je préfère le noter, pourtant.