Le violoniste scie la branche sur laquelle est perché son rossignol.
Souvent l’on me demande
quels sont mes secrets, comment je parviens à écrire des phrases pareilles, à
créer ainsi l’illusion avec des mots. Vous l’aurez compris, il y a un truc et,
ce truc, je ne me ferai pas prier pour le révéler, voilà : j’utilise un œuf
de lapin à double fond. Or comme vous voyez, connaître le truc ne suffit pas –
essayez un peu d’écrire une phrase pareille avec un œuf de lapin à double fond
–, encore faut-il que la virtuosité du geste le dérobe aux regards, et
ça, c’est tout un art.
La tipule marche sur l’eau.
J’attends un peu. Et si elle la changeait en vin ?
[Rappel : nouvelle
étape du Marathon autofictif, samedi à 20 h à la Maison de la poésie.]