Si fallacieuse et vicieuse l’idée que cette époque se fait de l’harmonie que l’effondrement psychique pourrait bien être la saine réaction d’un esprit soudain frappé par la mesquinerie d’un tel idéal et qui se tourne alors vers l’abîme où les perspectives au moins restent vertigineuses.
Si misérable et sinistre l’idée que cette
époque se fait de la réussite que celui qui éprouve douloureusement le
sentiment de sa propre nullité devrait au contraire se tenir en haute estime
puisque son échec prétendu et sa faillite dans ce système haïssable témoignent plutôt de la noblesse de ses ambitions et de ses vues.
Si matérialiste et convenue l’idée que cette
époque se fait du bonheur que le mélancolique au moins se met à l’abri de sa
vulgarité… Et en effet, je conçois mal comment une âme délicate pourrait
aujourd’hui s’éjouir et voleter gaiment dans le néant ouvert entre la fleur et
l’étoile.