Six critères de pénibilité ont été retenus par le Code du travail, les voici.
1) Le
travail de nuit – pendant 15 ans, j’ai écrit de minuit à 4h ou 5h du
matin. 2) Le travail répétitif – noircir un feuillet, puis un
autre, puis encore un autre. 3) Le travail en équipes successives
alternantes (3x8) – après la nuit, ma séance d’écriture s’est tenue le
matin, puis l’après-midi. 4) Le travail en milieu hyperbare (sous terre ou sous
l’eau) – le tombeau est le confident de mon rêve infini (car le tombeau
toujours comprendra le poète). 5) L’environnement bruyant – c’est peu de
dire qu’il n’y a jamais moyen d’obtenir le silence quand on écrit. 6) les
températures extrêmes – la fièvre créatrice me fait alternativement
suer et grelotter sur ma page.
En
conséquence de quoi, j’estime avoir six bonnes raisons de faire valoir dès
aujourd’hui mes droits à la retraite, laquelle pension cependant sera si mince
que je crains de n’en avoir pas fini pour autant avec la pénibilité du métier
de vivre.