dimanche 27 novembre 2022

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Dès le lendemain matin, je prenais un train pour Padoue, me lançant à corps perdu dans la ville, jetant de fréquents coups d’œil derrière moi, sursautant au moindre bruit et accélérant ma course le long des petites rues qui se faufilent entre les Piazza dei Signori, Piazza delle Erbe, Piazza dei Frutti, cherchant refuge enfin dans le Palazzo della Ragione (le Palais de la Raison !), bien décidé à mettre le feu au gigantesque cheval de bois de Donatello qui piaffe dans le vaste salone puis à enfourcher ce météore pour rejoindre le santo cielo si, en dépit de toutes ces précautions et de ces détours, les mantes de mer étaient toujours à mes trousses !

 

Au soir, sur le ciel rose, se découpent distinctement les profils camus ou crochus de géants étendus sur le dos, certains bâillent, d’autres font la moue, leurs fronts sont diversement bosselés. Une légende locale prétend qu’il s’agit de la ligne de crête des Dolomites… Mieux vaut se montrer indulgent et feindre de gober ces naïves croyances afin de ne pas vexer les autochtones.

 

Mais que faisons-nous au juste ailleurs qu’en Italie ?