Sur la plage de l’Anse Couleuvre, je saisis une poignée de sable volcanique noir. Il serait judicieux d’en garnir les sabliers ; en s’écoulant, il reformera un petit volcan dont l’éruption inévitable projettera les grains dans le vase supérieur – et tout recommencera depuis l’origine des temps sans même que l’on ait à se donner la peine de retourner le sablier. Nous retraverserons l’histoire des mutations et des civilisations, instruits par l’expérience, en évitant les erreurs fatales si nombreuses où s’étaient fourvoyés les corps et les esprits.
L’ennui dans ces pays où le harcelant moustique nous oblige sans cesse à des ripostes sanglantes, c’est que tu risques à chaque instant d’écraser sur ta cuisse un oiseau-mouche. Et alors c’est grande peine et tu t’en veux beaucoup.
Maintenant que les fêtes d’Halloween sont derrière nous, je veux croire que la matoutou falaise va raccrocher dans sa penderie son effrayante fourrure brune et bleue pour redevenir une de ces minces araignées qui semblent naître de leur fil.