McDonald’s recrute. Il suffit d’adresser aux gérants des restaurants un CV et… une lettre de motivation. Celle-ci doit exiger de ceux qui la rédigent de telles facultés d’invention, d’imagination, d’affabulation, pour ne pas dire de mystification, que le personnel finalement embauché ne peut être constitué que d’écrivains remarquables dont les œuvres plus tard se reconnaîtront à leur épouvantable odeur de graillon, laquelle couvrira même le délicat parfum du cuir lors de leur édition posthume en Pléiade.
Jambon
sans nitrate, shampoing sans silicone, déodorant sans alcool,
pâte à tartiner sans huile de palme… La qualité du produit tiendrait
donc à l’absence de poison dans sa composition. Et pourtant, allez comprendre, mes
livres garantis sans Eric-Emmanuel Schmitt ne semblent guère profiter de
cet argument de vente.
Mon
initiatrice fut une amie de ma tante. Je la rencontrai l’été de mes dix-sept
ans. Elle en comptait elle-même soixante-dix-huit, ce qui fait évidemment un
gros écart d’âge, mais qu’importait alors pour moi, elle était bien disposée,
expérimentée, habile de ses mains et elle m’apprit en se livrant avec une générosité
folle tout ce que je sais aujourd’hui de la broderie sur tambour.