J’hésitais à sauter du pont lorsque, comme dans le film de Capra, La Vie est belle, m’apparut un ange qui déroula sous mes yeux le spectacle du monde tel qu’il aurait été si je n’avais pas existé.
Je
vis une planète verdoyante et sylvestre, avec de vastes champs de blé ondulant
sur les deux hémisphères, une banquise d’un seul tenant où vaquaient,
débonnaires, des ours blancs au pelage fourni. Les vents ne portaient nul virus
pathogène, mais, harmonieusement mêlés, les parfums de fleurs et d’épices et
les rires des plus lointaines contrées. La concorde régnait entre les peuples. On
citait Vladimir Poutine comme l’un des chorégraphes les plus inspirés du
Bolchoï.
Je
n’hésitai plus.