Nouvelle injustice depuis que la littérature a basculé en numérique… Il y a ces écrivains, rejetons de grandes familles, qui obtiennent tout de suite 112 vues pour leurs lectures musicales ou acrobatiques sur Youtube, tandis que l’écrivain dont l’œuvre autofictive ressasse la rude condition d’orphelin ne rassemble péniblement qu’une unique spectatrice, la gentille dame qui l’a accueilli dans son foyer, contre rétribution, quand il avait dix ans et qui, d’ailleurs, décroche avant la fin, parce que de toute façon elle ne l’a pas élevé jusqu’au bout non plus.
L’habile
thanatopracteur rajeunit de dix ans le macchabée qu’on lui confie, ce qui rend
plus prématurée encore cette disparition affligeante, et plus inconsolables les
endeuillés.
Métaphore est le
mot qui possède le plus de définitions valables : toutes les métaphores.
[Il faut féliciter
Jean-Baptiste Gendarme qui fait vivre depuis 20 ans l’inventive revue Décapages. Dans ce numéro
anniversaire, notamment, un dossier sur les carnets d’écrivains pour lequel j’ai
donné un texte très joliment raturé]