On nous muselle. Le masque est le bâillon qui étouffe nos râleries, nos râles et nos toux divergentes. Nos baisers aussi y laissent leurs couleurs, comme les papillons lamentables pris dans la gaze du filet. Puis on les chloroforme. Une épingle les pourfend. Motus, amours mortes et bouches cousues.
Croyons-nous
sérieusement que la surpopulation humaine compensera la disparition des
baleines et des éléphants ?
Les
élastiques du masque chirurgical nous sont cependant indispensables aussi
désormais pour accrocher notre sourire entre nos deux oreilles.