Depuis
le pinacle de notre belle époque, la plus inculte tout de même depuis que la bactérie
originelle a poussé sa deuxième patte, nous nous permettons de reconsidérer les
œuvres du passé avec ce regard de censeurs que toute chose aujourd’hui courrouce
et scandalise, ce même regard qu’offusquent d’ailleurs aussi les filles en jupe
dans les rues de nos villes.
Oui,
ce même regard si myope que nos globes oculaires semblent aussi vitreux que nos
morveuses narines.
Car
si nous savons aujourd’hui nous transporter dans l’espace jusqu’aux proches banlieues
de Mars, nous sommes incapables de faire trois pas en arrière pour éprouver un
peu le monde ancien autrement qu’avec nos pincettes molles. Nous préférons tout
relire à travers la grille du confessionnal et tout amender selon la morale du
jour, tout alors bien sagement lissé, recoiffé, émasculé (on
parle du Panthéon pour Verlaine et Rimbaud !) sur cette tabula rasa où
effectivement ne restent que les miettes des vieux festins pour lesquels nous
manquons aussi d’estomac…