La professeur de français de ma fille a demandé à ses élèves de 5e d’apprendre le poème de Mallarmé qui s’ouvre sur ce vers fameux : La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. Entendre Suzie, 12 ans, proférer de sa voix fraîche cet aveu plein d’amertume me tord le cœur. Je voudrais pouvoir la réconforter en lui montrant l’Azur, ma chérie, regarde plutôt l’Azur, mais le même impitoyable poète lui confiera bientôt combien l’accable aussi et l’humilie la sereine ironie de l’Azur, l’Azur, l’Azur, l’Azur !
Ma calvitie ne se voit
que lorsque je suis de dos. Je ne vieillis pas, je m’éloigne.
Suant et soufflant, le
fils s’emploie à scier un gros chêne tandis que sa vieille mère assise sur le
talus brode un napperon. Enfin, l’arbre s’abat, la mère dispose le napperon sur
la souche. On passe à table.