– Pardon, je suis désolé, s’excuse-t-il après m’avoir très légèrement et involontairement bousculé dans la cohue de ce trottoir parisien. Je me retourne et toise cet olibrius qui se permet de m’adresser si abruptement la parole. Il consulte un guide de la capitale. Un provincial, j'aurais dû m'en douter !
Et zou, elle est encore
partie je ne sais zou !
À cette table, quatre
écrivains au talent reconnu, deux comédiens remarquables, un physicien de haute
réputation, un artiste admirable et deux chanteurs lyriques formidablement
doués. Mais pour Émilie, qui n’a pas tort non plus, c’est l’inévitable tablée
de poivrots qui s’attardent alors que son service s’achève, que le restaurant
va fermer, et qu’elle doit encore dresser la salle pour demain avant de rentrer
chez elle à l’autre bout de Paris dans la nuit et le froid.
[J’ai écrit une préface
pour La Machine gouverne,
initialement paru en 1926 sous le titre Propos sur l’intelligence, un
texte visionnaire de Paul Valéry que l’on croirait écrit aujourd’hui par un
lanceur d’alerte, et qui vient de sortir aux éditions Les Lapidaires.]