Un peu d’Outrenoir pourtant aujourd’hui dans l’Outre-mer…
Partir de l’intime pour atteindre le collectif et même, si faire se peut, l’Universel, tel est le credo littéraire du moment. Je m’efforce d’y satisfaire, mais tout se ligue contre moi, l’hibiscus, le corossol, la frégate, la serpentine, le baliste, le poisson-lion et la fricassée de chatrou. À jamais je resterai ce marginal piégé par sa subjectivité.
Comment faire comprendre à ce pélican qui plonge en piqué à côté de moi dans l’Anse Dufour que, malgré ma nage ondoyante et déliée, je ne suis pas un de ces poissons savoureux dont il fait son ordinaire ? (Mais si me retrouvais pourtant enfermé dans la poche de son bec, quelle expérience fascinante du malheur pour un écrivain, quel beau récit subséquent, et quelle occasion pour moi enfin, partant de l’intime, d’atteindre l’Universel !).