Le Muséum d’Histoire naturelle de Liège est remarquable pour ses collections d’animaux naturalisés. Il semblerait en effet que les taxidermistes aient eu à cœur d’habiller tous les spécimens accueillis en ces lieux de la même fourrure beige, rêche et fanée – qu’il s’agisse d’un puma, d’un wallaby, d’un castor, d’une moufette, d’un renard, d’une taupe, d’un ornithorynque, d’un ours polaire ou d’un lapin de garenne –, comme cela se pratique dans les écoles où l’uniforme est de rigueur afin d’éviter les signes extérieurs de classe ou de religion et les discriminations haineuses qui s’ensuivent. Sage disposition. Aucun conflit à signaler.
Et les caméléons se
confondent si bien avec le mur blême devant lequel ils sont exposés que je
pourrais jurer n’en avoir vu aucun.
Seule exception, une
otarie rousse et crépue à tête de fox-terrier dont on a puni l’arrogante
singularité en l’aplatissant d’un coup de pelle, si bien que l’on dirait plutôt
maintenant la petite sœur du paillasson de l’entrée, lequel par bonheur ne
semble tout de même pas aussi grièvement bigorné.