Un soir que je m’étais attardé dans les salles basses du château, j’entendis résonner dans le silence un cliquetis étrange mêlé de plaintes et de cris sourds. J’en cherchai la provenance et parvins à une porte dérobée qui menait – cela me revint tout à coup – aux oubliettes.
Je
descendis les marches hautes de l’étroit escalier et là, tout au fond, dans ce
cul-de-basse-fosse, je reconnus avec effroi, couchés sur le sol ou recroquevillés
contre les murs humides, de vieux copains d’école, des camarades d’études, des
amis de jeunesse, hirsutes, amaigris horriblement, que j’avais donc laissé croupir dans ce trou, dont j’avais perdu même le souvenir. Et alors, une pensée
plus amère et plus atroce se fraya un chemin jusqu’aux lumières vacillantes de
mon cerveau, un fantôme encore qui revenait lentement, une autre figure blême
surgissant des limbes de ma mémoire…
…
ma princesse, là-haut, dans le donjon !